Merci Laetitia d'avoir accepté de répondre à mes questions !!!
Laetitia est l'auteur de mon dernier coup de coeur dans la catégorie fantastique: Snezelheim sorti le 11 juin dernier aux editions L'Ivre book
Résumé
Elevé par son frère Madriel depuis son plus jeune âge, Arquel partage son quotidien entre une vie tranquille à la campagne et ses allées et venues au lycée. Il ne rêve que d'une chose : marcher dans les pas de son ainé et devenir, comme lui, créateur de jouets. Jusqu'au jour où la marionnette rouge fabriquée autrefois par Madriel se réveille, levant le voile sur l'existence de Snezelheim, un pays caché où une magie aussi mystérieuse que maléfique permet aux objets de venir à la vie...
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Interview par Boulimique des livres
Bonsoir Laetitia et merci d'accepter de répondre à mes quelques questions.
Peux-tu te présenter pour les lecteurs/lectrices qui ne te connaissent pas ?
Laetitia
Tout d'abord, je suis une lectrice à la recherche perpétuelle de récits qui m'emmènent le plus loin possible du quotidien. J'ai, en toute logique, développé un goût prononcé pour les histoires qui relèvent du fantastique ou de la fantasy, dans toutes ses déclinaisons, de l'horreur au merveilleux. Dans le civil, je suis enseignante, ce qui me permet de mettre tous les jours mes capacités d'imagination à l'épreuve.
Ton premier roman Snezelheim est sorti le 13 juin dernier, comment t- est venu l’idée de l’écrire ?
Laetitia
En vacances dans le Gard voilà quelques années, j'ai eu l'occasion de visiter un endroit surprenant. Mon guide du Routard qui n'était pas tout neuf indiquait qu'il s'agissait d'un musée du jouet où l'on trouvait aussi des objets de la Belle Epoque. Le lieu proposait entre autres, était-il écrit, une importante collection de trains mécaniques. Or, la personne qui vendait les billets nous a dit que ces derniers n'étaient pas visibles car depuis, quelqu'un s'était introduit dans le musée pour les voler. Je l'ai sentie extrêmement triste et j'ai compris l'attachement qui la liait à ces simples jouets. Depuis, je cours les musées du jouet ici ou là, au gré de mes pérégrinations. J'ai notamment écrit quelques passages à partir de photos prises au musée du jouet de Prague.
Peux tu présenter le héros en quelques lignes ?
Laetitia
Arquel est un personnage solitaire qui ne laisse pas les autres l'approcher. Il distribue sa confiance au compte-goutte. Il est surdoué, dans le sens où il conjugue des talents très précis à une opiniâtreté extraordinaire dans le travail, ce qui lui permet d'obtenir un résultat optimal. Malheureusement, il est moins doué sur le plan social. On peut le comparer au capitaine d'un bateau qui tient le cap alors même qu'il file droit sur la tempête, et que tout son équipage l'implore de faire demi-tour. Il ne fait pas d'éclats ou rarement, mais il bétonne avec force ce qu'il estime ne pas devoir bouger. Cet état d'esprit va le desservir, mais aussi le renforcer sur de nombreux plans.
Peux tu présenter l’univers du roman en quelques lignes ?
Laetitia
Il y a clairement deux mondes qui coexistent. D'abord le nôtre, matérialisé par la vie d'Arquel au lycée, qui est le théâtre du début du roman. Ensuite il y a Snezelheim, une île cachée où la matière inerte vient à la vie. Le voile se lèvera en partie sur l'histoire de cet endroit mystérieux où des corporations de créateurs de jouets détiennent le pouvoir et l'exercent sans partage. La magie est au rendez-vous, quoiqu'elle ne soit jamais nommée ainsi. La cruauté, aussi. Quelques éléments liés au romantisme noir se sont invités dans l'atmosphère, plus ou moins liés à l'imagerie populaire de la marionnette terrifiante qui surgit dans la nuit ou à celle du manoir lugubre derrière le cimetière...
Pourquoi avoir choisi les jouets ?
Laetitia
Tout le monde a été enfant. Tout le monde a manipulé des bouts de bois ou de plastique en proclamant qu'ils étaient davantage que ça. Les jouets sont des objets qui font écho à tous, c'est pourquoi (je fais la jonction avec la question précédente) dans certains films d'horreur, on les utilise pour créer cette peur primale qui frappera efficacement le spectateur. La poupée vient vous étrangler ? Et si elle venait plutôt vous parler ? La question qui se pose est celle de la nature de la conscience humaine. Dans Snezelheim, il y a des jouets qui sont humains et des humains qui sont des monstres. Arquel sera confronté à un choix moral qui le forcera à poser les termes de cette équation.
Les deux marionnettes Peppinz et Fadio ressemblent elles à quelqu’un de ton entourage ?
Laetitia
Pas particulièrement. Je les voulais à la fois identiques et radicalement opposées. Des figures jumelles très marquées du point de vue du caractère. J'ai construit leur personnage avec grand soin, en veillant à ce qu'elles agissent toujours en cohérence avec ce qu'elles sont. Ce sont des archétypes davantage que des personnes, elles ne se débattent pas dans leurs questionnements. C'est pour cela que Arquel peut s'appuyer sur elles. Elles sont solides et ne doutent pas.
As yu déjà commencé à écrire la suite ?
Laetitia
Bien sûr ! Les choses avancent lentement mais sûrement. Les quelques effets de surprises ménagés dans le roman paru ne sont rien comparés aux retournements de situation prévus pour la suite. Tout ce que je peux dire, c'est qu'Arquel va souffrir et que les enjeux vont s'avérer plus élevés. Les questions qui n'ont pas encore trouvé de réponses vont être au coeur de l'intrigue.
D’autres écrits vont-ils paraitre prochainement ?
Laetitia
Dans l'immédiat, non. Je travaille actuellement sur deux autres romans parallèlement à la suite de Snezelheim. J'avais déjà publié ces dernières années dans des fanzines ou des anthologies, au format court, toujours dans le domaine du fantastique. Or, écrire un roman est plus difficile qu'écrire une nouvelle, pas forcément parce que c'est plus long mais parce qu'il faut creuser davantage dans toutes les directions. Il faut clore chaque piste que l'on dessine, or s'il n'y en a pas assez ou si elles sont trop évidentes, le lecteur peut s'ennuyer. Le processus de construction est aussi long que l'écriture, mais ce n'est que mon ressenti.
Peux-tu me donner le titre du livre qui te correspond le mieux ?
Laetitia
Je pense que je ne l'ai pas encore trouvé. Il y a des livres que j'ai adorés au point d'en relire des passages de temps en temps, mais je ne dirais pas qu'ils me correspondent. Écrire, c'est pour moi porter un masque, voire des dizaines de masques, alors que lire c'est revêtir pour un moment les masques fabriqués par d'autres. J'aime énormément ce jeu de déguisement, c'est ce que je cherche quand j'ouvre un livre. En fait, si un jour j'en trouve un qui précisément me correspond, j'ai peur que l'ennui m'oblige à le refermer aussi sec.
Quelques mots pour tes lecteurs/lectrices ?
Laetitia
Je n'ai jamais écrit pour moi, mais dans l'idée que peut-être, un jour, quelque part, quelqu'un allait me lire. Tout ce que je souhaite, c'est inviter des gens dans mes histoires pour qu'ils s'y sentent bien. J'espère sincèrement pouvoir y parvenir.
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