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mercredi 31 octobre 2018

La descente infernale


La descente infernale

Coucou, c’est encore moi, Fleur Deschamps.
Comment ça, vous ne savez pas qui je suis! Rappelez-vous, nous avons depuis peu fait connaissance. Mais si, c’est moi la pauvre détective qui joue de malchance depuis sa naissance. Ça y est, vous me remettez?
Et pour vous prouver à quel point la fée Scoumoune s’est penchée sur mon berceau, je vais vous raconter une petite anecdote qui a eu lieu récemment.
Laissez-moi vous planter brièvement le décor.
Cet été, mon frère m’a gentiment proposé de le rejoindre, lui et sa famille, sur son site de vacances. Pour l’occasion, il avait loué un mobile home tout confort dans un camping du sud de la France. Dans le village de Valras Plage, plus exactement, non loin de Béziers.
L’endroit était charmant, il faisait chaud (parfois un peu trop!), les cigales chantaient et la bonne humeur était de mise.

Jusque-là, c’était un séjour parfait. Mais voilà, c’était sans compter sur ma poisse qui n’était jamais bien là.
Au sein de ce camping idyllique se trouvait une immense piscine. Et des toboggans. De très sympathiques toboggans jaunes et orange.



Lors de mon premier jour de congé, j’avais réussi à échapper à la descente infernale. Bien au frais dans la piscine à bulles, j’avais observé mon frère et son adorable fille Maya, enchaîner les glissages en riant.

Malheureusement pour moi, ma chance tourna radicalement le lendemain. Alors que je pensais pouvoir, une nouvelle fois, me prélasser sur un transat avec un bon livre, ma nièce avait d’autres projets pour moi. Tout juste âgé de cinq ans ce petit monstre était une manipulatrice née.

Imaginez une princesse ne dépassant pas la barre des un mètre vous fixant avec le regard de velours emprunté au Chat Potté, dans l’unique but de vous attendrir afin que vous l’accompagniez au toboggan.
Faible tata que je suis, j’ai fondu et cédé à ses supplications. Après tout, cela pouvait être amusant.
Mon problème était que j’ignorais être aussi le chat noir du toboggan.
Au début, tout se passait comme prévu. Nous avons grimpé l’échelle nous menant à la plateforme de lancement, puis nous avons patiemment attendu notre tour. À chaque minute qui s’égrenait, je commençais à sérieusement baliser.  Pour les autres, cela avait l’air si facile, mais pour moi… De nombreuses questions fusaient dans ma tête. Comment devais-je m'y prendre avec Maya ? Allais-je réussir à arriver en bas sans me ridiculiser ?
Soudain, ce fut à nous. Ma nièce choisit le toboggan fermé. N’ayant pas trouvé d’âme charitable prête à m’indiquer la meilleure façon de procéder, je décidais de m’asseoir à l’extrémité du tube et installais Maya entre mes jambes.
Une fois celle-ci bien calée, je me suis élancée. La sensation de glisse et d'accélération était grisante. Ce n’était pas si sorcier que cela, songeais-je alors que nous amorcions le premier virage en criant.
Je n’aurais pas dû me réjouir aussi vite. Rapidement, nous ralentîmes. En panique, je me mis à croiser les jambes dans le but de reprendre un peu de vitesse. En vain.
Arrivées à la moitié de notre descente, nous nous sommes totalement arrêtées. Maya commença aussitôt à bougonner.
Je fis plusieurs tentatives pour gagner de l’élan : jambes en l’air, remuage de fessier.  Rien n’y fit.  Nous étions bel et bien coincées.
Pestant et maudissant la terre entière, je dus me résoudre à terminer cette descente infernale en m’aidant de mes bras. J’avais trop peur que quelqu’un nous tombe dessus.
Même si je ne pouvais pas me voir, j’imaginais sans peine le ridicule de la situation. La grâce incarnée ! Bien que je sois certainement plus proche du vilain petit canard que du cygne. Dans mon malheur, nous étions à l’abri des regards, je pourrais donc conserver un peu de dignité.

Avec Maya qui s’agrippait à moi, ma progression était des plus laborieuses. À ce rythme-là, j’allais me dessécher et dans quelques années on retrouverait mon squelette coincé dans ce fichu toboggan.
À travers les parois, je pouvais entendre les autres vacanciers s’impatienter, ce qui redoubla mon irritation.

Après ce qui me sembla une éternité, je vis enfin le bout du tunnel. Mon frère, inquiet de ne pas nous voir ressortir, nous attendait à l’arrivée.
Quand je lui expliquais notre mésaventure, ce dernier ne manqua pas de se moquer.
D’abord vexée, je finis par éclater de rire à mon tour.
J’avais une nouvelle catastrophe à ajouter à mon palmarès.

Ce fut ma nièce qui clôtura cette histoire en me portant le coup final.  Elle me lança un regard dépité et de sa petite voix fluette me dit: « c’était plus drôle avec papa ».

FIN





Auteur : Séverine SILBERT
Date de parution : 31 octobre 2018
Tous droits réservés
La reproduction de ce texte est interdite.

samedi 19 mai 2018

Mon avis sur Masango, la voie du gladiateur de Fabrice Pittet

Titre: Masango: la voie du gladiateur
Auteur: Fabrice Pittet
Date de parution: 12 janvier 2018
Genre: Fantasy
Editeur: Fantasy Rc



Merci à l'auteur pour ce service presse

Description

Si pour Mansago le gladiateur, le sang de ses ennemis lui colle à la peau comme un parfum et les traces du fouet sur son dos lui sont tel un tatouage ; il garde une blessure que ni les acclamations de la foule ni l'amour d'une femme ne peuvent guérir. Adulé dans l'arène, dans la rue - une fois son casque de combat retiré -, Mansago n'est qu'un esclave noir méprisé par tous les blancs, comme le lui rappelle le cliquetis de ses chaînes aux pieds. Cependant, le jour e la revanche approche ! Quatre des plus terribles adversaires l'attendent et ce sera la liberté au bout de l'épée. Mais le contrat sera-t-il honoré ? S'il remporte le plus grand des tournois, faisant de son maître le plus riche de la ville de Delphir, celui-ci ne voudra-t-il pas l'obliger à lutter à nouveau ? L'empreinte de la pierre de soumission sur sa nuque et sa magie opprimante lui sera-t-elle effacée ? La femme esclave qu'il aime à l'abri des regards - une blanche ! ' sera-t-elle, comme convenu, affranchie et libre de survivre ?

samedi 10 mars 2018

Mon avis sur La légende des quatre: Le clan des loups de Cassandra O'Donnell

Titre: La légende des quatre: Le clan des loups
Auteur: Cassandra O'Donnell
Date de parution: 14 mars 2018
Genre: Jeunesse
Editeur: Flammarion jeunesse



Merci aux éditions Flammarion et à Cassandra O'Donnell pour ce service presse

Description

Ils sont quatre, héritiers de leurs clans… Ils doivent s’unir pour survivre.
Loup, tigre, serpent, aigle : quatre clans ennemis. Les Yokaïs, créatures tantôt humaines, tantôt animales, vivent dans une harmonie fragile. Maya, l’héritière du clan des loups, et Bregan, du clan des tigres, sont les garants de la paix. Mais pourront-ils résister à leurs instincts profonds pour sauver leurs tribus ?

samedi 10 février 2018

Ténégria, tome 2: Prologue (version non corrigée)



Prologue   

Londres, octobre 1859

— Vous souhaitiez me voir, père ? demanda Melchior tout en refermant soigneusement la porte.
— Oui, fils. Assieds-toi. Je termine ce courrier urgent et je suis à toi.
Il s’exécuta et en profita pour détailler le domaine privé de son père. Cet endroit où, enfant, il lui était interdit d’entrer et qui n’avait jamais cessé de l’intriguer. Encore aujourd’hui, malgré ses vingt-neuf ans, il se sentait impressionné par la sobriété, l’état impeccable de la pièce et par la quantité phénoménale de livres remplissant les bibliothèques en acajou recouvrant la plupart des murs. L’odeur s’y dégageant, un mélange de cuir, de cire et de tabac (le seul vice de son père) avait un côté réconfortant.

Puis son regard glissa lentement sur l’homme assis derrière son bureau, occupé à noircir de sa plume, une feuille de papier. Les cheveux grisonnants, un corps toujours ferme et musclé malgré son âge, Joseph Matharel possédait un physique intimidant. Pourtant, ceux qui le côtoyaient savaient qu’il faisait rarement preuve de violence. En tant qu’Exécuteur, ce dernier avait très tôt appris à canaliser ses émotions afin de ne jamais se laisser submerger par la Bête blottie à l’intérieur de son esprit. Cela ne signifiait pas pour autant qu’il était inoffensif. Bien au contraire, il pouvait rapidement devenir dangereux, particulièrement envers ceux qui avaient le malheur de s’en prendre aux membres de sa famille.

Une fois sa tâche terminée, il lui offrit ce sourire chaleureux uniquement réservé à son frère et à lui, avant de se lever.
Pourtant, cette fois, son sourire n’atteint pas ses yeux et Melchior sut qu’il n’allait pas aimer la suite.
Il observa son père se diriger vers une petite table sur laquelle une bouteille de cognac ainsi que plusieurs verres en cristal étaient soigneusement disposés.
Joseph en remplit deux avant d’en proposer un à son fils et de retourner prendre place dans son fauteuil.
Ils dégustèrent leur boisson sans prononcer le moindre mot jusqu’à ce que le plus âgé des deux finisse par rompre le silence.
— Hier, j’ai reçu une importante missive écrite de la main même de la reine Abigaïl. Je ne t’en ai pas immédiatement fait part, je ne souhaitais pas gâcher cette journée spéciale, mais je ne peux retarder cette discussion plus longtemps.

Mû par l’appréhension, Melchior posa son verre sur le bureau et attendit nerveusement la suite.
— Je vais devoir m’absenter quelques semaines. La reine requiert ma présence à ses côtés au plus vite. Elle craint pour la sécurité du royaume et rassemble les Surnaturels les plus importants afin de former un conseil. J’ai l’intention de prendre la route dès demain. Je compte sur toi pour me remplacer durant mon absence.
En face, Melchior peinait à conserver un air impassible tant son corps tremblait suite à l’annonce de son père. Il avait eu le nez fin en posant son verre quelques secondes plus tôt sinon il l’aurait lâché.
Ainsi, le destin auquel il cherchait à échapper depuis tant d’années avait fini par le rattraper. Lui qui n’aspirait qu’à la liberté, se retrouvait désormais contraint de devenir quelqu’un d’autre, un homme qu’il ne voulait pas être, pire qu’il ne méritait pas d’être.
— Je préférerais vous accompagner, père. Si les craintes de la reine sont fondées, le trajet pourrait s’avérer dangereux.
Il fit une légère pause avant de continuer.
— Louis pourrait gérer le duché en attendant.

Joseph Matharel soupira intérieurement. Il comprenait parfaitement ce que son aîné essayait de faire. Il n’était pas né de la dernière pluie et avait rapidement compris qu’il n’aspirait pas à devenir un meneur quand viendrait l’heure pour lui de rejoindre son épouse.
Jusqu’à présent, il avait veillé à former Melchior à son futur rôle sans le noyer sous les responsabilités, afin qu’il puisse avoir une jeunesse sereine et heureuse. Malheureusement, aujourd’hui, il n’avait plus le choix, son fils devait se préparer à devenir duc.
— Melchior, tu sais très bien que je ne peux pas répondre favorablement à ta proposition. Je ne suis pas aveugle, et je suis conscient que tu détestes l’idée de me succéder, mais tu es venu au monde le premier, ce qui a tracé ton destin. Sois cependant rassuré, ce ne sera que pour quelques semaines, je serais très vite de retour.
— Je ne suis pas digne de vous remplacer, répliqua Melchior en serrant les dents, les épaules voûtées.
Joseph se leva et alla rejoindre son fils dont la détresse lui brisait le cœur. Il s’accroupit afin que leurs visages soient à la même hauteur et parla le plus distinctement possible.
— Je t’interdis de penser une telle ineptie. Tu es un homme droit, intelligent et intègre, tu possèdes donc toutes les qualités pour être chef.
Surpris par la hargne dans les paroles de son père, Melchior redressa la tête et ravala les propos acerbes qui menaçaient de jaillir. Il était un vampire et il ne devait surtout pas montrer sa faiblesse, s’il voulait faire honneur à son mentor.
— Prenez au moins Louis avec vous, voyager seul n’est pas prudent.
— Non, je préfère éviter d’avoir à vous séparer. A deux vous êtes plus fort, riposta Joseph en se relevant. Le sujet est clos, ajouta-t-il fermement, alors que Melchior s’apprêter à protester.
Puis il alla se placer devant la fenêtre, tournant le dos à son fils.
— J’aimerais que tu me fasses une promesse, annonça-t-il avant de lui faire face de nouveau. Il s’agit de celle que j’ai faite moi-même à ta mère sur son lit de mort.
— Laquelle ?
— Quoi qu’il puisse arriver dans les semaines et les années à venir, je souhaite que tu ne cesses jamais d’essayer d’être heureux. Avec ton frère, vous avez tous les deux fait mon bonheur et je désire la même chose pour vous.
Melchior n’apprécia pas du tout la demande de son père qui sonnait comme un adieu.
— Vous ne comptez pas revenir, n’est-ce pas ?
Ce dernier sourit.
— Bien sûr que si ! Seulement, je tiens à partir rasséréné, d’où ma demande. As-tu l’intention d’y répondre ? insista-t-il.
Melchior secoua la tête de dénégation.
— C’est impossible, je serais incapable de la respecter.
L’expression de Joseph se rembrunit.
— Je ne tolérerais aucun refus ! Quoi que tu ressentes aujourd’hui, il est hors de question que je te laisse gâcher ta vie. C’est pourquoi tu ne quitteras pas ce bureau sans m’avoir fait cette promesse.
Melchior voulut refuser à nouveau, mais devant le regard autoritaire de son père il ne put qu’acquiescer.
— C’est d’accord, je vous le promets, concéda-t-il.
Satisfait, le duc sourit.
— Parfait. Maintenant, tu devrais aller rejoindre les autres. Je viendrai vous dire au revoir, j’ai encore quelques affaires à régler avant de quitter la ville.
Melchior opina et se leva. Avant de sortir, il regarda anxieusement une dernière fois son père qui ne faisait déjà plus attention à lui, occupé à rédiger un nouveau courrier. Un sombre pressentiment lui serrait les entrailles, mais il décida de le faire taire, persuadé qu’il s’agissait de la conséquence de la mauvaise nouvelle reçue. Il se força à afficher un sourire joyeux et alla rejoindre son frère.